A ce jour le citoyen qui veut passer son permis de conduire à deux solutions, soit s’inscrire en candidat libre, soit passer par une école de conduite.
Dans les deux cas il va faire une demande de permis de conduire auprès de l’administration. Dans le cas d’une inscription dans une école de conduite, c’est l’école qui fera les démarches administratives.
Dans le cas du passage par une école de conduite le candidat a une obligation minimale de formation de 20 heures de leçons pratiques.
L’État impose donc une obligation au citoyen.
Cette obligation trouve sa justification dans le fait que la société ne peut accepter qu’un conducteur se déplace librement sans avoir acquis les compétences minimales nécessaires pour ne pas avoir d’accident. La lutte contre l’insécurité routière et ses conséquences justifie cette obligation nécessaire et indispensable.
N’y-a-t-il pas là une sorte de contrat entre la société (l’État) et le citoyen ? Si tel est le cas, au moins moral, un contrat ne doit-il pas être équilibré ?
Or cette situation ne fait que donner des devoirs sans contrepartie, car la seule contrepartie que pourrait donner l’État, c’est le droit de passer l’examen du permis de conduire.
L’administration parle bien aux écoles de conduite de leur « droit à place », sauf qu’il ne s’agit pas, ici, d’un droit au sens juridique du terme, mais seulement d’un calcul fixé par une circulaire, calcul que l’administration arrange selon ses besoins par le biais d’un coefficient régulateur, dont le calcul est pour le moins opaque.
Pour le citoyen un devoir constitue la contrepartie d’un droit que lui accorde la société. Or en la matière ce droit n’existe pas.
La revendication de l’UNIC à travers son opération DEXO (Droit à l’EXamen Opposable), www.apoilsanspermis.com, est bien celle-ci, la création de ce droit pour chaque citoyen.
Alors pourquoi l’État se refuse-t-il à accorder ce droit ? Tout simplement par manque de moyens. Ainsi il fait supporter aux écoles de conduite son incapacité et leur imposant des quotas. Quotas qui ne sont jamais en adéquation avec le nombre d’inscriptions réalisées. A tel point qu’en 2010, Mme Michèle MERLI, déléguée à la sécurité routière, a lancé une mission d’évaluation du stock de dossiers bloqués dans les écoles de conduite.
Après 2 années de travail acharné, les trois hauts fonctionnaires nommés pour cette mission n’ont rendu aucun rapport… La raison est simple il ne faut surtout pas voir la vérité, laquelle sonnerait le glas du système actuel et montrerait l’incompétence de la DSCR en matière de gestion du permis de conduire et donc a faillite de ces hauts fonctionnaires qui dirigent le système.
C’est bien un système de pression qui est mis en place. Pression de l’administration sur les écoles de conduite, à travers les taux de réussite. Taux de réussite dont on sait que l’administration fait ce qu’elle veut… Cette pression ne manquant pas d’être répercutée par les écoles de conduite sur les candidats, ainsi la course à la réussite au premier passage est engagée et malheur aux perdants !
Rendement, rendement ! Il faut rentabiliser la pénurie grâce à la course à la réussite au premier passage.
Mais tout cela n’est pas dit ainsi, évidemment. Alors l’administration présente le taux de réussite comme la garantie d’une bonne formation, d’une formation aboutie, ceux qui réussissent au premier coup sont les bons conducteurs, avec la complicité d’un syndicat d’inspecteur du permis de conduire bien trop heureux par ce discours d’échapper à la privatisation.
Le problème c’est que tous les spécialistes s’accordent pour constater que les débutants qui ont obtenu leur permis au premier passage ont plus de risque d’avoir un accident que les autres… Donc la réussite au premier passage n’a aucun rapport avec la sécurité routière, bien au contraire. ce qui en signifie pas qu’il faille échouer à l’examen du permis de conduire.
Que demande l’UNIC dans son projet DEXO ?
Simplement la mise en place d’un contrat équilibré entre les parties. Un devoir de formation implique un droit de passer l’examen, droit renouvelé après échec en contrepartie d’une nouvelle obligation de formation.
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