Le monde d’aujourd’hui est gouverné par des imbéciles, mais ce sont des imbéciles à idées.
Citation de Henry de Montherlant ; Le chaos et la nuit (1963)
Comment expliquer la situation des écoles de conduite qui ne sont ni fermées administrativement, ni ouverte ? Par quel fondement intellectuel nos gouvernants sont-ils passés pour en arriver à une situation ubuesque ? Situation qui met en péril toute une profession.
Déjà de nombreux exploitants d’écoles de conduite imaginent que cette décision est le fruit d’une volonté machiavélique de détruire les écoles de conduite de proximité. Ainsi le pouvoir profiterait de la pandémie pour mettre en œuvre sa volonté d’éliminer les écoles de conduite au profit des plateformes.
Il faut bien reconnaître que depuis que monsieur Macron est entré dans le paysage de la formation du conducteur, la profession n’a cessé d’être malmenée. Il faut bien reconnaître, aussi, que les discours de nos dirigeants sonnent faux et montrent soit une ignorance totale de notre métier, soit une hypocrisie extrême pour cacher leurs intentions.
Prenons l’exemple de notre cher ministre des finances monsieur Bruno LEMAIRE. En voilà un qui mérite que l’on s’attarde sur son cas .
Que nous dit monsieur LEMAIRE ?
- Que les écoles de conduite peuvent vendre du code par Internet et que ça marche car il l’a fait pour ses enfants.
- Que les simulateurs de conduite n’existent pas. Tient donc en voilà une belle affirmation alors que ses services ont incité les écoles de conduite à en acheter.
Sur la vente du code par Internet, dire cela dans une émission grand public c’est soit très pervers vis à vis de la profession car cela laisse à penser, qu’après tout elle peut vivre grâce à ces ventes. Soit être totalement hors sol et là il est permis de se demander si ce monsieur est à sa place, en effet il est illusoire de comparer les écoles de proximité avec les plateformes. Jamais une école de proximité de Brest ne vendra des accès code à un jeune de Strasbourg ou d’ailleurs, elle n’en vendra qu’a des jeunes proches de chez elle, alors que les plateformes vendent sur toute la France et ceci grâce aux dons de la BPI (plusieurs millions d’euros), dons fait sans doute avec l’aval de monsieur LEMAIRE. Donc admettons qu’une école de conduite de proximité vende u20 accès code/mois elle fera à peu près un chiffre d’affaire de 800€, on comprend qu’avec ça elle va pas aller très loin.
Monsieur LEMAIRE dit être en discussion avec les organisations professionnelles. Là j’ai certainement raté un épisode, à moins que monsieur LEMAIRE vive dans un autre monde. A ce jour il n’y a eu aucun entretien avec Matignon ou Berçy, absolument rien. l’intersyndicale de la profession a bien envoyé des courriers, lesquels sont actuellement sans réponse.
Monsieur LEMAIRE est bien un des ces technocrates qui croit tout savoir et prend des décisions basée sur son expérience personnelle avec ses enfants. il ne faut pas s’étonner du résultat.
Mais cela n’explique pas tout et surtout pas la raison de notre fermeture et de la conservation de l’activité des examens que permis de conduire.
Il y a peut-être une explication. Imaginons que le gouvernent pense que nous avons des stocks de candidats à passer suite au retard pris lors du premier confinement. Alors ce même gouvernement peut penser qu’en gardant l’activité examens nous allons réduire, voir supprimer le stock. Sans doute pensent-ils que nous donnons de leçons de conduite sans nous préoccuper des examens et qu’une fois la formation terminée nous serions assez vaches pour dire aux élèves d’attendre. Oui mais voilà la grande majorité des écoles de conduite est sérieuse et ne donne des leçons à un élève que si elle sait pouvoir le présenter à l’examen. Donc si stock il y a, le stock n’est pas prêt à passer le permis. Faut-il donc que nos technocrates aient une si mauvaise image de notre profession pour penser cela ? c’est fort probable.
Personnellement je pense que cette dernière hypothèse est probable, mais la première n’est pas à ignorer totalement.
Conclusion : Nous serions dans une négociation imaginaire, nous devons nous contenter de vendre du code par internet et de faire quelques examens, au total nous ferons un chiffe d’affaire minable et le pire c’est que comme nous ne sommes pas en fermeture administrative par un décret clair, nous échappons aux aides.
Alors je pose une question : cela ne suffit-il pas à la profession pour descendre dans la rue ? N’est-il pas temps et urgent de se mobiliser ? Ou la profession va-t-elle attendre de mourir ?
Bravo pour ce post. Pas de leçons, pas d’examens, voilà la règle qui doit s’appliquer dès aujourd’hui.
Moi je suis toujours prêt pour descendre dans la rue.
Mais malheureusement a cause de certains C…. dans ce métier, toute action est vaine.
Bravo pour ce post.
Je pense aussi que nous sommes gouvernés par des ignorants et qui, sous couvert de leur position, et prennent des décisions illogiques et dangereuses pour notre profession.
Philippe Président de la Raie Publique ! 👍
Bien d’accord, il faut réagir et vite donc partants à 100%
Bravo pour cet article, cela fait longtemps que je soupçonne une volonté politique de nous anéantir. Nous sommes prêts à aller dans lela rue !
On ne peut qu’être d’accord mais cet épisode grotesque n’est qu’une énième manifestation de l’incurie et de l’ignorance des technocrates parisiens. Depuis quelques années, et tout spécialement depuis 2015, on a eu la parfaite illustration de leur incompétence, je cite pêle-mêle:
Le nouvel ETG vide de contenu utile pour l’apprentissage et l’externalisation qui a donné lieu à une fraude massive.
L’accord d’exploitation tacite donné aux plateformes et aux indépendants au mépris des textes régissant notre profession. Ils n’ont pas saisi que ces textes avaient pour but de protéger les élèves. Maintenant ils ont créé une zone de non droit dans laquelle les enseignants free-lance ne sont plus soumis à aucun contrôle pédagogique, aucune responsabilité contractuelle, car la plateforme ne saurait endosser la responsabilité des déviances d’un non-subordonné.
On pourrait aussi rajouter les « bidouilles » concernant la procédure d’examen pratique dans le but de satisfaire des objectifs statistiques et dès élucubrations populistes (le permis une nécessité pour l’emploi… lol, c’est d’éducation et d’instruction qu’ils ont besoin. Un chômeur motorisé reste un chômeur.)
Ces balochards détruisent tout ce qu’ils touchent…
L’article est très éloquent. Bravo Philippe.
Mais entre nous , y a t il une vraie solidarité qui nous ferait tous descendre dans la rue aujourd’hui ? Et quand je dis tous c’est vraiment tous les établissements qui sont encore debout pour dire le paradoxe qui existe aujourd’hui.
Effectivement a question de la solidarité se pose dans cette profession où par nature les exploitants sont individualistes.