Je constate depuis quelque temps un changement de comportement des jeunes en apprentissage de la conduite.

Ils ont, me semble-t-il, intégré complètement le discours morbide sur les dangers de la route. La mort est une possibilité envisagée et pour certains de manière excessive.

De ce fait ils ont deux vitesses en tête : 30km/h en ville et 70km/h en dehors des agglomérations. A tel point que même quand il n’y a pas de panneau indiquant 70 ils sont convaincus d’en avoir vu un.

De plus en plus d’élèves sont stressés au point de suer fortement pendant les leçons de conduite. Le volant est trempé de sueur, le siège aussi ce qui pour celui ou celle qui vient cela est désagréable. A tel point que j’ai en permanence des lingettes pour nettoyer entre deux leçons, que je demande à l’élève de venir avec une serviette éponge si nécessaire pour protéger le siège.

Pour en avoir discuté avec des collègues le phénomène semble assez fréquent.

Dans de telles conditions chacun peut comprendre que l’apprentissage devient plus difficile, à la fois pour le jeune, mais aussi pour l’enseignant qui doit tenir compte de ce stress. Il est donc facile de comprendre que cela va avoir une répercussion sur le nombre de leçons de conduite.

Il serait bon que tous ceux qui parlent de permis trop cher, trop long et trop tout ce qu’ils veulent comprennent que nos jeunes d’aujourd’hui ne sont pas ceux des années 90.

Le discours morbide sur l’insécurité routière leur a ôter le plaisir de conduire. Conduire est devenu, dans leur esprit, une obligation et une activité dangereuse.

Je suis certain de ne pas être le seul à constater cela.

Que les organisations de consommateurs, les responsables politiques et tous ceux qui s’intéressent au permis de conduire ouvrent les yeux sur cette évolution et ne demandent pas l’impossible aux écoles de conduite.