BAISSE SPECTACULAIRE DES TAUX DE RÉUSSITE
ON NE PANIQUE PAS, ON S’ORGANISE !
Une baisse des taux de réussite était envisagée, mais à ce point là certainement pas !
Les professionnels s’inquiètent, avec raison, d’une telle chute. Les jeunes s’affolent. Et bien évidemment les médias qui n’en demandaient pas tant pour, encore une fois, s’attaquer au permis, font leurs unes de cette chute vertigineuse.
On me remonte des projets de boycotte des prochains examens, des envies de descendre dans la rue. Certaines personnes malveillantes remettent en cause le fournisseur qui a été choisi par la DSCR, procédé qui ressemble plus à une guerre entre fournisseurs qu’à une analyse objective de la question.
Encore plus tordue la rumeur expliquant qu’il s’agit d’une volonté de l’administration pour enrichir les futurs opérateurs privés. ben voyons et pourquoi pas une idée de Macron pour tuer les écoles de conduite ?
L’UNIC soutient ce nouvel examen dont l’objectif est de ramener les élèves dans les salles de code et donc de ne pas se contenter de bachotage sur Internet. Nous l’avons toujours dit le niveau de l’examen est la meilleure protection de notre profession, bien plus efficace que des textes réglementaires que le public ne supporte plus.
Essayons de comprendre la situation.
L’UNIC n’avait pas souhaité un report du lancement des nouvelles questions. En effet un tel report n’aurait sans doute rien changé dans la mesure où nous avions des élèves à former pour les deux types d’examens, situation ingérable. Nous avions demandé une forte augmentation des places ETG pour pouvoir finir les formations en cours, même si un effort a été fait de ce côté il a été insuffisant.
Cette position ne tenait évidemment pas compte d’une telle chute que personne n’avait imaginé. L’idéal, mais cela n’a pas été envisagé, aurait sans doute été d’augmenter considérablement le nombre de places ETG en mars et début avril puis de suspendre les examens pendant deux à trois semaines pour préparer les élèves aux nouvelles questions. J’admets que nous n’y avions pas pensé et que, certainement, nous avons sous estimé la difficulté.
D’un autre côté les professionnels se sont-ils réellement préparés à ces nouvelles questions ? Sans doute pas, à en croire le fournisseur qui a réalisé les séries d’examens, il a proposé de nouveaux dvd conformes aux nouvelles questions et n’en a vendu que très peu en regard du nombre d’écoles de conduite. Cela me semble assez significatif et je pense que les professionnels n’ont pas assez anticipé le changement. Reconnaissons au passage qu’il s’agit là d’investir de l’argent, que le coût d’un dvd, n’est pas négligeable et qu’en ces temps difficiles économiquement ont peut comprendre que beaucoup de professionnels aient préféré attendre.
Sur les résultats du nouvel examen.
Évidemment le taux de réussite est extrêmement faible et j’y vois une bonne raison de ne pas s’affoler. En effet personne ne peut tolérer un tel taux, que ce soit l’administration, les écoles de conduite, les jeunes et la société en général. Qui peut imaginer que ce taux perdure, ce serait une véritable catastrophe économique, les jeunes renonceraient à passer le permis avec les conséquences sur l’économie du secteur automobile que l’ont peu imaginer. C’est bien pour cela qu’il ne faut pas s’alarmer.
L’examen du code n’est pas et ne doit pas être un examen élitiste.
Pour en avoir discuté longuement, le 4 mai, avec le sous-directeur de la DSCR, les chiffres ne sont pas aussi alarmants qu’il pourrait y paraitre. De nombreux jeunes ont échoué à 7 ou 8 fautes, ils ne sont donc pas si loin du but, certaines écoles de conduite ont obtenu de très bon taux, je pense à une dans les Yvelines qui a eu 2 reçu sur 3 (il ne s’agit pas de la mienne), voilà des signes que l’impossible n’est pas devant nous.
De plus comme cela se fait à chaque changement de séries d’examens, l’administration analyse les résultats questions par questions. Une telle analyse permet d’éliminer ou de modifier les questions qui ont posé des difficultés importantes.
La DSCR ajustera les prochaines séries en tenant compte de cette analyse et il y a fort à parier que la situation s’améliorera dès la semaine prochaine.
Ceci dit ce nouvel examen ne doit pas devenir un CAP de mécanicien auto, les questions doivent être pertinentes en terme de sécurité routière et adaptées pour ce qui est des connaissances des nouvelles technologies. Faisons confiance à la DSCR pour ajuster tout cela. Ne tirons pas de conclusions hâtives.
En parallèle les professionnels vont s’équiper de nouveaux supports pédagogiques. Nous allons travailler plus précisément certains thèmes et les élèves seront mieux préparés.
Sur le nouvel examen.
Il ne s’agit pas de remettre en cause les nouvelles questions. Cet examen a pour but de ramener les élèves dans les salles de code, d’y remettre des enseignants. Ce nouvel examen nous pose un défi, le défi de montrer notre professionnalisme, notre savoir faire. Y renoncer, ou lutter contre ce nouvel examen, serait un signe de faiblesse, de manque de confiance en nos capacités, en nos compétences. Il n’y a pas d’autres choix possibles, nous devons relever le défi, faute de quoi il ne faudra pas s’étonner que des plateformes virtuelles nous remplacent.
Nous allons nous organiser, nous allons investir dans de nouveaux supports, nous allons nous remettre en cause, et nous allons réussir !
Bravo Philippe
Comme d habitudes tu sais parfaitement remonter le moral des troupes.
Pour ma part, et malgré que les temps soient durs en ce moment ,je n’ai aucun doute sur le devenir de notre métier, oui nous allons montrer à tous, que nous sommes des professionnels et apporter la preuve que pour réussir etg tout comme la conduite d ailleurs sommes indispensables.
C’est la chance des AE à la seule condition de mettre des HOMMES ou FEMMES dans les salles de code pour obliger à venir dans une AE et lutter contre le virtuel !!
je te rejoins dans l’ensemble de ton analyse mais il me semble aberrant qu’un fournisseur privé ait obtenu le monopole des supports, situation qui va à l’encontre de la libre concurrence et qui, de facto, va obliger les auto-écoles à se fournir chez EDISER….d’autre part, l’ensemble des collègues inspecteurs et délégués avec lesquels j’ai été en contact et qui ont pu visionner cette première « mouture » estiment qu’elle s’apparente plus à un examen « post-permis » qu’à un examen servant de base à l’obtention d’un permis de conduire… il ne faut pas non plus oublier que cette épreuve concerne également des jeunes de 15 ans qui n’en sont qu’au tout début de leur formation de FUTURS conducteurs et que nombres de questions proposées ne sont pas du niveau de compétence propre à leur âge et à leur niveau d’étude…
cordialement, un ipcsr, ancien formateur…