Alors que le gouvernement cherche les moyens de déréglementer certaines professions dont celle des auto-écoles et réformer l’apprentissage à la conduite, et que des syndicats d’inspecteurs du permis de conduire appellent, en réponse, à une grève à partir du 15 septembre pour défendre ses privilèges, l’UNIC, premier syndicat professionnel représentatif exclusivement dédié aux auto-écoles, s’interroge : à qui doit profiter prioritairement toute réforme ? Sa réponse est sans ambigüité : à l’élève, à sa sécurité et celle des usagers des routes !
Je souhaite que le débat soit d’abord resitué : « La seule vraie question qui devrait se poser est : comment faire évoluer le processus d’obtention du permis de conduire qui favorisera le savoir-conduire dans la maîtrise du véhicule et donc la sécurité des personnes, dans un comportement social et environnemental responsable, le tout dans un cadre budgétaire et calendaire raisonné pour l’élève ? En d’autres termes : comment faire du permis de conduire un passeport accessible et crédible pour entrer dans le monde de la conduite raisonnée, qualifiée, sécurisée ? »
La réponse proposée par l’UNIC est : mettre l’élève au cœur de la réforme en faisant du permis de conduire un droit opposable. Parce que, ce qui sera bon pour l’élève sera bon pour la profession ainsi mieux reconnue dans son rôle réel et non dans celui qu’on veut lui faire jouer !
J’ insiste : « Nul ne doit être écarté, pour des raisons qui ne lui seraient pas propres, de ce passeport indispensable à la vie d’aujourd’hui et à l’insertion sociale et professionnelle qu’est le permis de conduire. Ce ne sont pas des combats corporatistes d’arrière-garde qui favoriseront la qualité de l’apprentissage et la fluidité de l’obtention de ce précieux sésame. Nous voulons une vraie réforme ? Alors faisons-la, chiche ! ».
L’UNIC appelle donc l’ensemble de la filière – Etat, pouvoirs publics, inspecteurs et professionnels – à se mobiliser en plaçant prioritairement, dans leurs réflexions et leurs échanges, l’élève (mot qui désigne bien souvent le jeune et ceux qui l’aident financièrement) au centre de toute cette réforme, effectivement indispensable à mener. Alors, la refondation du permis de conduire sera profonde et sincère car tournée vers la protection des vies plus que vers celle des droits acquis.
Lors de son congrès national qui se déroulera les 26 et 27 septembre à Clermont-Ferrand, l’UNIC présentera ses propositions pour une réussite durable de la réforme de l’apprentissage à la conduite : « Permis de conduire : donnons priorité à l’élève ! »
Parlons-en du prix du permis. Nous savons bien que dans la profession, les tarifs pratiqués sont plutôt bas pour les prestations fournies et ceci en raison d’une forte concurrence dans la profession avec sans cesse des créations de nouvelles auto-écoles, sans préjuger de l’état financier de celles qui dans le même quartier ne s’en sortent déjà pas. C’est scandaleux et rien n’est prévu dans les conditions d’attribution des agréments. On peut donc voir un directeur d’auto-école qui à fondé son établissement depuis plusieurs décennies quelques fois, être mis à mal par un nouveau « collègue » qui va s’ingénier à casser ses prix, pour se faire une place dans le secteur. Et ça, l’administration s’en moque bien, après tout, c’est la loi. Et bien, il faudrait la changer, car la paupérisation de notre profession vient en majeure parte de cette iniquité institutionnelle.
C’est pas fini. Ah bon, on est chers nous les auto-écoles avec une moyenne de permis à 1500€, où il faut retirer 60% de charges, dont 20% de TVA, quand on pense qu’on fait de l’enseignement et qu’un professeur de guitare ou de maths à domicile en est totalement exonéré lui. Cherchez l’erreur.
C’est pas fini. ah bon, le permis est cher ? et les auto-écoles se gavent ? Alors que dire des sociétés autoroutières avec leur 1,8 milliards de bénéfices avec un réseau payés par les contribuables ? C’est nous qui formons leurs futurs clients, ainsi que les compagnies d’assurances, les constructeurs automobiles et les compagnies pétrolières. Pourquoi ne leur demande-t’on pas de mettre un peu la main au pot pour aider à la formation de leurs futurs obligés ? C’est pas fini. j’allais oublier les recettes faramineuses des radars et P.V divers (1600 millions d’euros), mais ou va cet argent ?
Alors, ils sont où les vilains patrons moniteurs, qui profitent d’une situation de monopole pour égorger ces pauvres jeunes indigents, qui pour beaucoup d’entre eux se promènent avec dans la poche un téléphone portable à 800€ ? La question est posée.