Discours d’accueil congressistes
Mesdames, Messieurs, chers amis,
Bienvenue au congrès 2014 de l’UNIC, notre rendez-vous annuel qui doit malgré tout garder son côté convivial et sympathique. Malgré tout, parce qu’il s’ouvre dans un contexte pour le moins tendu, pour notre profession comme pour l’ensemble des français.
Cette ambiance difficile impose que nous soyons exigeants, à commencer avec nous-mêmes, ce que nous sommes, ce qu’est notre mission, ce que nous voulons pour demain.
Pour être à la hauteur des enjeux, soyons certes concrets et proches du terrain (n’est-ce pas là notre quotidien ?). Sachons aussi avoir une hauteur de vue qui nous permettra d’être des acteurs, des interlocuteurs dignes du défi qui est devant nous : défendre notre profession dans un rôle devenu de plus en plus complexe car objet d’agressions qui souvent nous dépassent, comme la question de la dérèglementation scandaleusement mise sur le tapis par un ministre braillard, ou encore l’intrusion d’apprentis sorciers soi-disant modernes parce que mordus de nouvelles technologies de communication.
Chers amis, alors que nous démarrons nos travaux, faisons le point : où en sommes-nous dans cette soupe de réformes et d’attaques en tous genres ?
Et d’abord, côté gouvernement, que se passe-t-il ?
Nous avons d’un côté un Ministère de l’Intérieur, pour mémoire notre ministère de tutelle, qui veut réformer, sur deux plans : la réduction des délais d’attente pour les examens, objectif annoncé en juin, et la modernisation de la profession.
Et d’un autre côté, le Ministère des finances, Bercy, qui veut tout déréglementer et faire la peau aux « nantis » !
Qu’a-t-il été fait au milieu de tout ça ? À quoi il nous a été proposé de participer ?
De septembre 2013 à mai 2014, participation au groupe de travail piloté par Florence Gilbert. Il en est sorti deux propositions qui n’ont pas de quoi faire rêver :
– possibilité de commencer la conduite accompagnée à 15 ans ;
– possibilité de passer l’examen du permis de conduite à 17 ans et demi. Sans possibilité de conduire avant 18 ans !
Quel résultat !!!
De mai à juin 2014, réunions de travail confidentielles avec le cabinet du ministre de l’Intérieur qui nous promet :
– La privatisation de l’examen ETG
– La privatisation des examens moto et groupe lourd
– La réduction de la durée d’examen pratique B pour passer de 12 à 13 candidats par jour et par inspecteur.
Pour l’objectif de modernisation de la profession, le même ministère vient de nous convoquer pour un CSER le 30 septembre. Son ordre du jour :
– Renforcer la transparence des relations entre l’élève et l’école de conduite ;
– Moderniser l’encadrement normatif de l’enseignement de la conduite et de la sécurité routière ;
– Construire un dispositif qualité.
Derrière cela, soyons lucides, se profilent de réels dangers :
– La relance de FAETON et la possibilité offerte par l’administration à l’élève de s’inscrire par télé inscription !
– L’incertitude sur la fermeté du ministère concernant la privatisation des examens du groupe lourd.
– Le recul du ministère sur la privatisation des examens moto.
– Le contrôle des écoles par des inspecteurs incompétents.
– La fausse bonne idée de l’affichage des taux de réussite brut.
– La perte du local.
– La légalisation du moniteur freelance.
Dans le même temps, Bercy fait pression pour une déréglementation totale. À tel point que, face aux organisations professionnelles, le Ministère de l’Intérieur utilise la position de Bercy comme un chiffon rouge pour nous obliger à négocier avec lui. « C’est nous ou Bercy » nous disent-ils, formule que l’on pourrait traduire par « C’est nous ou le diable » !
Deux ministères, trois sujets, des messages dans tous les sens, en fait un bazar de plus dans lequel plus personne ne retrouve ses petits !
Et l’UNIC, quelle est sa position ?
L’UNIC milite pour la création d’un véritable droit à l’examen pour l’élève, sous réserve que le niveau de l’examen soit maintenu voir amélioré.
Ce qui est bon pour l’élève sera bon pour la profession ; soyons-en tous convaincus !
Pourquoi ?
– Parce que sauver l’élève, c’est sauver l’auto-école !
– Parce qu’en revendiquant les droits de l’élève de ce XXIème siècle, nous nous mettons en position d’être des innovateurs et non ces ringards comme on voudrait tant nous faire passer.
– Parce qu’en défendant cet objectif, nous tendons la main à ceux qui aujourd’hui doivent comprendre, apprécier, soutenir notre combat : les jeunes, les familles.
L’UNIC veut aussi la défense de ce qu’on dénommera notre « socle sacré » : l’obligation d’avoir un local et que les inscriptions se fassent dans ce local. Voilà ce qui constitue une vraie garantie pour la qualité d’enseignement et de conseil, pour les jeunes et pour les familles. Refusons de laisser passer dans l’opinion ce que certains veulent faire croire : non, apprendre à conduire, ce n’est pas comme acheter des chaussures sur internet chez Zalendo !
Chers amis, ce congrès doit être un moment fort de cohésion et de refondation.
L’UNIC se mobilise comme jamais, se dote de moyens nouveaux, raisonnablement mais avec une volonté déterminée d’être efficace pour servir toute une profession en grande souffrance et injustement dénigrée, pour vous défendre :
– Démarche qualité avec Cidées.
– Appui d’un conseil en communication.
– Opérationnalisation du guide de l’adhérent et des adresses mails de nos experts.
– Et d’autres objectifs que l’on évoquera durant ce congrès…
Nous recevrons cet après-midi Jean-Robert LOPEZ, délégué interministériel à la sécurité routière, et Pierre GINEFRI, sous-directeur de l’éducation routière et du permis de conduire.
Ils ont le courage de venir !!!
Alors, nous leur dirons avec fermeté et courtoisie notre volonté de moderniser plus que de réformer, d’adapter plus que de dérèglementer, d’innover plus que de supprimer.
Je vous le redis, notre échange devra être ferme mais courtois. Il doit interpeler ces deux hauts responsables pour qu’ils repartent en sachant notre détermination, et si nécessaire notre capacité à dire notre ras-le-bol de façon plus expressive, et plus coordonnée encore. D’ailleurs à ce propos nous avons pris différents contacts, entre autres avec l’UNAPL dont les objectifs rejoignent les nôtres.
Mesdames, messieurs, chers collègues et amis,
Je vous souhaite un excellent congrès, un congrès qui saura par nos travaux et les temps de convivialité nous souder, consolider l’esprit de corps qui nous caractérise, confirmer notre volonté de faire avancer les bonnes réformes.
Congrès UNIC 2014
26 septembre 2014
Discours d’accueil Lopez/Ginefri
Monsieur le Préfet, délégué interministériel à la sécurité routière,
Monsieur le sous-directeur,
Votre venue à notre congrès dans ce contexte si particulier et chahuté est pour nous un signe d’espoir.
Oui, j’ai dit espoir, car c’est bien de cela qu’il s’agit ici, pour les écoles de conduite, leurs patrons et leurs collaborateurs, réunis pour le congrès de l’UNIC, 1er syndicat professionnel représentatif exclusivement dédié aux auto-écoles.
Oui, j’ai dit espoir car il s’agit que vous nous confirmiez s’il y a un avenir pour nos professions et donc pour un apprentissage sérieux et efficace à la conduite, aux comportements routiers responsables, au savoir être sur les routes.
Oui, j’ai bien dit bien espoir car cette réforme qui nous est vendue comme favorable à l’élève, pourrait n’être rien d’autre qu’une tentative de sauvegarde d’un système obsolète, qu’un faux-nez masquant les carences de l’administration.
Notre espoir est que le permis devienne un droit opposable pour l’élève, le jeune et sa famille, droit qui rendrait le fameux passeport pour la conduite accessible, rassurant, efficace…
Messieurs, nous sommes dans une situation totalement inédite, dans laquelle notre profession à tendance à ne plus bien comprendre ce qui est véritablement la ligne de cette réforme, sur laquelle en plus s’est rajoutée une stigmatisation honteuse de nombreuses professions dans laquelle les auto-écoles se sont retrouvées clouées sur le mur des rentiers de la République. Nous savons bien que de tels propos et postures ne sont pas de votre fait. Ne voyez pas ici quelques reproches à votre endroit. Nous voulons que vous sachiez notre colère d’avoir ainsi été traité. Nous comptons sur vous pour le faire savoir en « haut lieu ».
Si nous abordons ainsi nos échanges du jour, c’est pour que vous compreniez que les professionnels de l’apprentissage à la conduite ne savent plus où ils en sont, alors qu’ils sont finalement rien d’autres que ceux qui assument dans un travail pour beaucoup acharné et avec beaucoup de sacrifices, le rôle d’enseignants mais aussi d’administratif, de travailleur social, d’éducateur comportemental, etc. C’est ce qui fait sans doute le piquant de notre métier, ou plutôt de notre « mission ». Encore faudrait-il pour cela que nous soyons reconnus comme tel, que les moyens nous soient donnés, et que nous ne soyons pas constamment entre le marteau et l’enclume, parfois même les punching-balls.
Je crois que cette après-midi passée avec votre participation sera réussie si les professionnels que vous rencontrez ici, repartent avec une meilleure compréhension de ce que les pouvoirs publics veulent, de la méthode employée pour faire avancer les choses…
Et qu’en attendant la conclusion de la réforme, l’administration s’emploie, s’il vous plait, à faire respecter la réglementation telle qu’elle existe aujourd’hui, sans ambigüité, sans exception et avec fermeté.
À vous la parole…